On vous emmène découvrir la Cité de la Mer

Après une heure et demie de route depuis Villedieu-les-Poêles, nous arrivons à Cherbourg, ville industrielle et portuaire presque entièrement détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale. Nous traversons la ville où les bâtiments présentent cette architecture fonctionnelle et sobre typique de la Reconstruction. Nous garons la voiture sur le grand parking jouxtant l’ancienne gare maritime, devenue aujourd’hui Cité de la Mer.

Dès l’entrée, une collection unique d’engins d’explorations des fonds marins nous accueille. Alvin, Cyana, Nautile … Ces appareils d’hier et d’aujourd’hui aux noms évocateurs nous dévisagent et nous fascinent par leur taille et leur forme originale. Ce hall de gare au plafond immense et percé de verrières où entre la lumière naturelle donne le ton. Bienvenue dans un monde captivant où les créatures les plus mystérieuses côtoient les inventions de génie d’hommes prêts à tout pour explorer et déchiffrer les profondeurs sous-marines …

Dans la rade de Cherbourg, la silhouette à moitié immergé du Redoutable projette son ombre sur les flots. Ce monstre de métal, d’une longueur de 128 mètres, somnole en attendant les visiteurs. Munies d’un audioguide, nous entrons dans le ventre de ce fleuron de l’industrie française. Le parcours bien dessiné ainsi que les précisions de l’audioguide nous permettent de nous repérer dans ce dédale de tuyauterie, couloirs, panneaux de contrôle et autres escaliers pentus. Nous passons une porte blindée, voici la salle des commandes. Nous descendons trois marches, ici la chambre des munitions. Nous longeons un couloir étroit, voilà le salon des officiers … Chaque pièce permet d’imaginer la vie quotidienne confinée à bord du sous-marin, entre surveillance permanente et moments de détente devant le poste de télévision de la cafétaria. Des haut-parleurs recréent à la perfection l’ambiance sonore : ronronnement de la salle des machines, transmissions radio entre hauts gradés, jusqu’aux ronflements intempestifs dans les chambres de l’équipage !

Nous quittons le sous-marin pour nous rendre dans l’espace “Océan sur écoute”. Ici, on se glisse dans la peau d’une oreille d’or, métier peu connu et récemment mis en avant en 2019 dans le film “Le chant du loup”. Membres de l’équipage indispensable, les oreilles d’or écoutent et identifient les bruits sous l’océan. Banc de sardines ou stridulations de crevettes ? Chalutier raclant les fonds ou sous-marin ennemi en approche ? À l’aide de casques audio et de jeux pédagogiques sur tablettes, nous nous glissons dans la peau de ces officiers à l’ouïe fine. Cet espace propose de nombreux exercices de manipulations pour les enfants et des écrans simulant des situations d’écoute et de pilotage d’appareils, de quoi ravir les ados !

À présent, rendez-vous dans l’espace “Océan du futur” où la scénographie sur fond sombre met en valeur les 17 aquariums de la Cité de la Mer. Nous observons le ballet élégant des méduses translucides, le camouflage astucieux de la rascasse entre les rochers, la danse des hippocampes cramponnés aux algues … Ici, on s’émerveille tout en apprenant plus sur l’évolutions des océans et des espèces qui le peuplent. De nombreux panneaux informatifs et écrans tactiles jalonnent le parcours ainsi qu’une fresque à détecteur de mouvements. De l’infiniment grand à l’infiniment petit, du cachalot au plancton, cet espace permet de comprendre l’importance de la protection des océans.

Nous terminons notre visite par l’exposition permanente “Titanic, retour à Cherbourg”. Sous nos pas, le parquet ciré de la vaste salle des bagages craque doucement. C’est ici qu’en 1912, dans l’agitation des majordomes en livrée, contrôleurs de gare et autres vendeurs de dépêches, les voyageurs du Titanic ont fait escale avant la grande traversée de l’Atlantique. À l’entrée, un écran géant affiche partout une vue depuis le pont du Titanic, la mer est calme, la vue dégagée. Nous regardons le compte à rebours affiché, il reste moins d’une heure avant la catastrophe.