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Ces hommes qui ont marqué la Seconde Guerre Mondiale

La Seconde Guerre mondiale, période sombre de l’histoire, est marquée par d’innombrables actes de bravoure et de sacrifice. Dans les tourments de ce conflit dévastateur, certains hommes se sont distingués par leur courage, leur détermination et leur engagement envers la liberté et la justice. Leurs actions héroïques ont eu un impact fort sur le cours de la guerre et continuent à inspirer des générations actuelles. Découvrez ces trois figures locales qui ont lutté activement contre l’ennemi nazi sur notre territoire.

Pierre Guérin la jeunesse engagée

Pierre Guérin est né à Villedieu-les-Poêles en 1923. Dès 1940 et à tout juste 17 ans, le jeune homme s’engage dans la Résistance en rejoignant la zone libre, dans le sud-est de la France. Sa détermination à combattre l’occupation nazie et à défendre les valeurs de liberté et de justice le pousse à risquer sa vie pour protéger ses concitoyens et mener des actions de sabotage contre l’ennemi.

Cependant, en 1943, Pierre Guérin est arrêté par la Gestapo avec cinq autres camarades maquisards. Torturé et interrogé, il refuse obstinément de trahir ses camarades et de divulguer des informations compromettantes. Malgré les souffrances endurées, Pierre Guérin garde le silence. Il est fusillé par les nazis dans les heures qui suivent sa capture.

Aujourd’hui, à Villedieu-les-Poêles, la mémoire de Pierre Guérin est honorée comme un symbole de résistance et de sacrifice. Son nom est inscrit dans les pages de l’histoire locale, rappelant le courage et la détermination d’un homme qui a donné sa vie pour la liberté. Vous pouvez voir son nom sur le monument aux morts, dans le carré militaire du cimetière ou encore sur la stèle commémorative, rue du Bourg l’Abbesse.

Georges Gautier figure de la Résistance dans la Manche

Georges Gautier naît au Chefresne en 1901, à quelques kilomètres de Villedieu. Il entre dans la lutte clandestine en 1942.

Il s’engage dans le rassemblement de partisans, distribue des tracts patriotiques, assure des liaisons – notamment avec Robert Storez, surnommé « Maurice », de Villedieu-les-Poêles -, accueille des militants clandestins chez lui et organise des réunions secrètes à son domicile.

Le 7 mai 1943, il est appréhendé dans le cadre de ses activités de résistance lors d’une opération policière menée dans tout le département, conséquence des dénonciations obtenues sous la torture de la part de Robert Colléate, un camarade résistant. Désormais prisonnier, il est envoyé au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, dans le Bas-Rhin. À son arrivée au camp, il se voit assigner le numéro matricule 5947. Il demeure interné au camp de Natzweiler-Struthof jusqu’à son évacuation en septembre 1944, à destination du camp de concentration de Dachau.

A Dachau, les conditions de vie sont terribles et les prisonniers souffrent de la faim, du froid et des mauvais traitements. Georges Gautier succombe au typhus le 3 février 1945. Il obtient la Légion d’Honneur et la Médaille de la Résistance à titre posthume et son nom est mentionné au cimetière ainsi que sur une plaque commémorative à l’église Saint-Pierre du Chefresne.

Marcel Lemmonier le chauffeur qui évita un bombardement

Dès le 6 juin 1944, les Alliés déferlent sur la Manche et combattent l’opposition nazie avec fermeté, reprenant les villes normandes les unes après les autres, quitte à recourir aux bombardements afin de déloger les Allemands. C’est ainsi que Saint-Lô ou encore Percy feront les frais de ces bombardements dévastateurs. Après une confrontation en fin de matinée avec un char allemand, quelques habitants ont vu, en ce début d’après-midi du 2 août 1944, l’arrivée d’un officier américain et de son chauffeur à bord d’une Buick.

Marcel Lemonnier, au volant du véhicule, maîtrise parfaitement l’anglais et captant les échanges radio des Américains, a compris qu’un bombardement de la ville était imminent à 16 heures. Ni  une, ni deux, il parcourt la ville en automobile avec ces officiers américains pour leur montrer qu’il ne subsiste plus aucun foyer de résistance allemande. Convaincus, les Américains renoncent au bombardement.

Grâce à sa maîtrise impeccable de la langue des Alliés et sa prompte intervention, les avions et les canons qui étaient sur le point d’ouvrir le feu se sont tus, préservant ainsi Villedieu de destructions irréparables. Aujourd’hui, Villedieu avec ses ruelles médiévales et son église construite au XIe siècle, est une des villes les mieux conservées de la région.

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